Alcoolisme chronique – Reconnaître les signes pour mieux agir. 

Alcoolisme chronique – Reconnaître les signes pour mieux agir. 

Lorsqu’on pense à l’alcoolisme, l’image qui vient souvent est celle de l’alcoolique chronique qui consomme de l’alcool dès le matin, incapable de fonctionner sans. La réalité est bien plus nuancée. De nombreuses personnes peuvent entretenir une dépendance à l’alcool sans correspondre à ce stéréotype.

Peut-être vous êtes-vous déjà demandé.e si votre consommation d’alcool était excessive, sans pour autant vous considérer comme alcoolique. Il arrive que certaines habitudes, bien que socialement acceptées, masquent une relation plus complexe avec l’alcool et une certaine dépendance. 

Si vous vous posez des questions sur votre consommation d’alcool, sachez que ce questionnement est légitime et mérite attention. Il n’est pas nécessaire d’attendre des signes évidents de dépendance pour réfléchir à sa relation avec l’alcool.

Prendre le temps de s’interroger sur sa consommation est une démarche personnelle importante, qui peut ouvrir la voie à une meilleure compréhension de soi et, si besoin, à des ajustements bénéfiques pour la santé physique et mentale

Les différentes formes d’alcoolodépendance

La consommation problématique d’alcool ne se limite pas à l’alcoolisme chronique. Elle englobe diverses formes de consommation qui peuvent avoir des conséquences sur votre santé physique, mentale et sociale. 

Peut-être évoluez-vous dans un cercle où l’alcool est omniprésent : un verre pour célébrer, un autre pour se détendre, et ainsi de suite. Dans de nombreux contextes sociaux, l’alcool est l’invité incontournable, symbole de convivialité et de partage.

L’alcoolisme mondain se caractérise par une consommation régulière d’alcool dans des contextes sociaux où l’alcool est banalisé. Vous vous retrouvez à boire quotidiennement de l’alcool sans vous rendre compte du problème ou de la dépendance qui s’installe. Cette consommation ne mène pas toujours à l’ivresse, ce qui rend difficile la prise de conscience d’un problème. L’alcoolisme mondain s’installe dans des rituels sociaux, où l’alcool est perçu comme un élément central de la convivialité.

L’alcoolisme fonctionnel désigne une consommation excessive d’alcool tout en maintenant une vie professionnelle, familiale et sociale stable en apparence. Vous remplissez vos obligations quotidiennes, vous êtes ponctuel.le et efficace. Votre dépendance à l’alcool passe totalement inaperçue aux yeux de la plupart des gens qui vous côtoient.

Dans ce contexte, la dépendance à l’alcool s’inscrit dans des routines bien huilées. Après une journée de travail intense, un verre peut sembler être une récompense méritée. Pour certains, c’est un moyen de marquer la transition entre la sphère professionnelle et la vie familiale. D’autres y voient une aide pour trouver le courage d’entamer leur « seconde journée » à la maison avec le repas, les enfants, les tâches ménagères,… 

Ces habitudes peuvent évoluer insidieusement. Ce qui commence comme un simple moment de détente peut devenir une nécessité quotidienne. La consommation d’alcool devient alors une béquille pour gérer le stress, la fatigue ou les émotions, renforçant ainsi le cycle de dépendance.

Le binge drinking, ou “biture express”, consiste à consommer une grande quantité d’alcool en peu de temps, souvent dans le but de provoquer une ivresse rapide. Ce comportement, bien que ponctuel, peut avoir des conséquences graves sur la santé et peut évoluer vers une dépendance si les épisodes se répètent fréquemment.

Les effets du binge drinking sur le cerveau ne sont pas anodins.  Le binge drinking altère notamment le fonctionnement de l’hippocampe, une région clé du cerveau impliquée dans la formation et le stockage des souvenirs à long terme. Lorsque l’hippocampe est perturbé par une consommation excessive d’alcool, il devient incapable de transférer les informations de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme.

Vous vous êtes peut-être déjà retrouvé à vous réveiller sans le moindre souvenir de la veille. Vos amis vous relatent des événements, mais vous n’en avez aucun souvenir. Vous découvrez des photos sur votre téléphone de moments que vous ne vous rappelez pas avoir vécus.

Ce phénomène, connu sous le nom de black-out alcoolique, survient lorsque l’hippocampe, une région clé du cerveau impliquée dans la formation et le stockage des souvenirs à long terme, est perturbé par une consommation excessive d’alcool. 

La dipsomanie est une forme particulière d’alcoolodépendance caractérisée par des épisodes soudains et irrépressibles de consommation massive d’alcool, suivis de périodes d’abstinence plus ou moins longues. Contrairement à l’alcoolisme chronique, où la consommation est régulière, la dipsomanie se manifeste par des crises ponctuelles, souvent imprévisibles, durant lesquelles la personne perd totalement le contrôle de sa consommation.

Si vous vous reconnaissez dans cette description de la dipsomanie, il est essentiel de consulter un professionnel de santé, tel qu’un psychiatre ou un addictologue. Ces spécialistes sont formés pour diagnostiquer les troubles addictifs et peuvent vous proposer une prise en charge adaptée à votre situation.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin généraliste, qui pourra vous orienter vers les ressources et les professionnels appropriés. Reconnaître le problème est une première étape courageuse vers la guérison.

L’alcoolisme chronique est souvent perçu comme la forme la plus sévère de dépendance à l’alcool. Il se caractérise par une consommation quotidienne et soutenue qui dépasse les seuils recommandés. Cette forme de dépendance s’installe progressivement et rend l’alcool indispensable pour fonctionner au quotidien.

Si vous ressentez un besoin impérieux de boire tous les jours, voire même dès le matin et que vous éprouvez des difficultés à réduire ou arrêter votre consommation, malgré la conscience des effets néfastes sur votre santé et vos relations, il est important de prendre cette situation au sérieux. 

L’alcoolisme chronique ne s’améliore généralement pas spontanément et tend à s’aggraver avec le temps. Faites-vous accompagner ! La route vers le changement commence par une simple décision : celle de prendre rendez-vous avec un professionnel qui vous guidera pas à pas vers la liberté à laquelle vous aspirez. Vous n’êtes pas seul·e, et des solutions existent.

Retenez bien que vous avez affaire à une substance hautement addictive et qu’au vu de cet état de fait, il n’y a aucune honte à avoir un problème d’alcool.

Un premier pas vers le changement

Prendre conscience de sa relation avec l’alcool est une étape essentielle. Que vous vous reconnaissiez dans l’une des formes d’alcoolodépendance décrites ou que vous ne soyez simplement plus aligné.e avec votre consommation d’alcool, sachez que l’aide existe.

Des professionnels de santé, tels que les médecins généralistes, les psychiatres ou les addictologues, sont là pour vous accompagner. Des groupes de soutien et des associations spécialisées proposent également des espaces d’écoute et de partage.

Et si vous faisiez le premier pas aujourd’hui ?

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