
Alcoolisme. Comment savoir si on est alcoolique?
« Suis-je alcoolique ? » – Comment le savoir ? Voici une question que beaucoup se posent sans toujours oser la formuler à voix haute. La peur du jugement de l’autre ou le déni restent courants.
Dans notre société, l’alcool occupe une place de choix. De l’alcoolisme mondain à l’alcoolisme chronique, le glissement se fait insidieusement. L’alcool a bien souvent une fonction : celle que l’on veut bien lui donner. On l’utilise pour décompresser après une longue journée de travail, pour socialiser entre amis, pour célébrer un événement heureux, pour apaiser une peine, pour se donner du courage dans des situations stressantes,… L’alcool accompagne nos célébrations et réconforte nos moments de solitude.

Quand est-ce que le “petit verre” devient le verre de trop ?
Reconnaître les signaux d’alerte et les symptômes de l’alcoolisme est essentiel pour préserver notre bien-être physique et mental et nous prémunir de la dépendance à l’alcool.
Cet article n’a pas pour vocation de stigmatiser ou de juger. Il a pour but d’ouvrir un dialogue sur notre rapport à l’alcool.
- Comment savoir si on est alcoolique ?
- Quelles sont les conséquences de notre consommation d’alcool ?
- Quels sont les symptômes de l’alcoolisme ?
- Quelles sont les pistes pour développer une relation plus saine avec l’alcool ?
Revisiter notre relation à l’alcool n’est pas une démarche facile. Elle demande du courage, et parfois, le soutien de nos proches ou de professionnels. Le premier pas vers le changement est l’honnêteté envers soi-même. Si cet article éveille votre conscience, il aura atteint son objecti
Comprendre l’alcoolisme : une maladie reconnue
L’alcoolisme, ou alcoolodépendance, est reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme une maladie chronique. Il se caractérise par une perte de contrôle sur sa consommation d’alcool, une tolérance accrue nécessitant des quantités plus importantes pour obtenir les mêmes effets, et l’apparition de symptômes de sevrage en cas d’arrêt.
A partir de quand est-on alcoolique ?
Reconnaître les signes d’une consommation excessive d’alcool est difficile, surtout dans une société qui l’encourage.
Certains comportements peuvent servir de premiers indicateurs qu’il est temps de vous interroger sur votre rapport à l’alcool.

- Vous vous retrouvez à consommer plus fréquemment que prévu ou en quantités plus importantes.
- Vous êtes incapable de réduire ou de contrôler votre consommation malgré vos bonnes résolutions.
- Vous avez du mal à vous arrêter une fois que vous avez commencé à boire.
- Vous avez besoin de boire davantage pour ressentir les mêmes effets.
- L’alcool commence à occuper une place centrale dans votre vie, reléguant au second plan des activités qui vous apportaient autrefois plaisir et épanouissement.
- Vous vous réveillez de plus en plus souvent sans souvenir clair de la veille, avec un sentiment de gêne ou de culpabilité.
- Certains proches expriment leur inquiétude quant à votre consommation.
Ce n’est pas seulement la quantité d’alcool qui doit vous alarmer, mais son impact sur votre vie, vos relations, votre estime de vous-même et votre bien-être. Écouter ces signaux est le premier pas pour évaluer votre degré de dépendance à l’alcool.
Outils d’auto-évaluation – Le questionnaire AUDIT
Des outils existent pour aider à évaluer sa consommation d’alcool. Le questionnaire AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test), développé par l’OMS, est un test de 10 questions permettant d’identifier une consommation à risque. Un score de 8 ou plus chez les hommes (7 chez les femmes) indique une consommation problématique d’alcool.
Vous pouvez réaliser ce test en ligne ici.
Alcoolisme chronique : ses impacts
Parler des conséquences de l’alcoolisme chronique n’est jamais facile, mais c’est une étape essentielle pour comprendre et agir. Au-delà des effets bien connus sur la santé physique, l’alcoolisme chronique impacte profondément notre bien-être psychologique, nos relations et bien souvent aussi notre vie professionnelle.
Santé physique
Une consommation excessive d’alcool nuit à notre santé physique. L’alcoolisme chronique endommage le foie, le cœur, le cerveau et augmente significativement le risque de développer des maladies graves telles que la cirrhose, les troubles cardiovasculaires et certains cancers.
Santé mentale : alcool, anxiété et dépression
Les liens entre l’alcool et les troubles anxieux ou dépressifs ne sont plus à prouver. Boire son petit verre peut apaiser l’anxiété ou la tristesse, mais cet effet est éphémère et souvent suivi d’une aggravation des symptômes.
La dépendance à l’alcool entraîne également une perte de plaisir progressive. Ce phénomène, appelé anhédonie, est lié au dysfonctionnement du circuit de la récompense dans le cerveau. Plus votre consommation d’alcool augmente, plus votre capacité à ressentir du plaisir diminue. La vie devient de plus en plus vide et terne.
Honte et regrets
L’alcoolisme chronique est à l’origine de bien des comportements regrettables. L’alcool fragilise nos relations. Il désinhibe. Il altère notre jugement et peut entraîner des actes ou des paroles impulsifs et parfois violents que l’on regrette et dont on ne se souvient pas toujours.
Ces comportements sont à l’origine de beaucoup de honte et de culpabilité.
Ces sentiments sont compréhensibles, mais il est important de se rappeler qu’ils ne définissent pas votre valeur en tant que personne. Ils indiquent que vous avez des valeurs et une conscience morale, et que vous souhaitez vivre en accord avec elles.

Chercher du soutien auprès de professionnels, de groupes d’entraide ou de personnes de confiance peut vous aider à surmonter ces sentiments et à entamer un processus de rétablissement. Rappelez-vous que demander de l’aide est un signe de force, et non de faiblesse. Vous méritez de vivre une vie épanouissante et en accord avec vos valeurs.
Et vos relations ?
Si vous aspirez à des relations nourrissantes et sincères avec vos proches, votre consommation d’alcool doit rester occasionnelle et modérée. Peut-être avez-vous déjà constaté que vos interactions avec vos proches sont plus tendues lorsque vous avez bu. Que des disputes éclatent plus fréquemment. Que vos paroles dépassent vos pensées. La dépendance à l’alcool peut éroder la confiance de vos proches et créer de la distance et de la méfiance là où il y avait autrefois de la proximité.
Vers une Consommation consciente et maîtrisée
Adopter une consommation d’alcool consciente et maîtrisée est un parcours personnel qui commence par la prise de conscience de ses propres habitudes de consommation. Il s’agit d’établir un dialogue honnête avec soi-même sur la manière dont l’alcool s’intègre dans notre vie.
Envisager une période d’abstinence, comme un mois sans alcool, peut être une expérience révélatrice. Un sevrage d’alcool offre l’opportunité de réévaluer sa relation à l’alcool, d’observer les effets positifs sur son corps et son esprit, et de prendre conscience de ses habitudes de consommation. De nombreuses personnes rapportent des bénéfices tels qu’une amélioration du sommeil, une augmentation de l’énergie et une meilleure concentration. Cette expérience peut être un premier pas vers une consommation plus modérée ou vers la sobriété, selon les objectifs personnels de chacun.
Veillez toutefois à consulter votre médecin au préalable. Supprimer l’alcool du jour au lendemain peut comporter des risques pour votre santé et pour votre vie.
Si cette période d’abstinence s’avère difficile, cela peut indiquer une dépendance à l’alcool sous-jacente, et il est alors essentiel de vous faire accompagner par un professionnel de santé ou de vous tourner vers des ressources spécialisées pour obtenir un accompagnement adapté.
Trouver des alternatives saines pour gérer le stress et les émotions

Pour arrêter l’alcool, il est essentiel de découvrir des moyens sains et respectueux de vous-même pour faire face au stress, aux émotions et à la pression.
Apprendre à gérer les envies de boire est capital pour maintenir son cap lorsqu’on souhaite arrêter l’alcool. Le craving, cette envie intense et soudaine de consommer, est un phénomène courant en période de sevrage d’alcool. Il est important de comprendre que ces envies ne sont pas une faiblesse, mais une réponse du cerveau à l’absence d’alcool. Heureusement, il existe des outils et des techniques pour les apprivoiser.
En complément, adopter une alimentation équilibrée et intégrer une activité physique régulière peuvent également soutenir votre sevrage d’alcool et contribuer à mieux gérer le stress et les émotions, réduisant ainsi les risques de rechute.
La clé pour arrêter l’alcool est de trouver un équilibre où l’alcool ne sert plus de béquille ou d’échappatoire.
Envisager l’aide d’un professionnel ou le soutien d’un groupe peut être utile pour naviguer dans ce changement.
Ressources et Soutien
Reconnaître le besoin de changer sa relation à l’alcool est une étape importante, mais savoir vers qui se tourner pour obtenir de l’aide est tout aussi crucial. Une multitude de ressources sont disponibles pour celles et ceux qui cherchent à s’en sortir. Les professionnels de santé, comme les médecins généralistes et les thérapeutes spécialisés dans les addictions, peuvent offrir un soutien personnalisé et des orientations vers des traitements adaptés.
Les groupes de soutien, tels que les Alcooliques Anonymes ou d’autres communautés de sobriété, fournissent un espace de partage et de compréhension mutuelle, où l’on peut trouver du réconfort et des conseils auprès de personnes qui ont traversé des expériences similaires.
Les programmes en ligne, les applications dédiées à la gestion de la consommation d’alcool et les livres sur le sujet peuvent être des outils précieux pour ceux qui préfèrent un parcours plus autonome. Ces ressources offrent des stratégies pratiques pour gérer les envies de boire, des techniques de relaxation pour faire face au stress sans se rabattre sur alcool, et des moyens de renforcer sa résilience.
Au-delà des aides formelles, le soutien peut venir de notre entourage : amis, famille, collègues. Parler ouvertement de sa démarche avec des personnes de confiance peut aider à briser l’isolement et à renforcer le sentiment de soutien. Il est important de se rappeler que chercher de l’aide est un signe de force, pas de faiblesse. Rappelez-vous également qu’il n’y a pas de honte à avoir une relation compliquée avec l’alcool et que personne n’a à parcourir ce chemin seul.
Rappelez-vous que le soutien est à portée de main, sous de nombreuses formes, et que l’acceptation est la première marche vers une liberté retrouvée.

Conclusion
Le parcours vers une relation saine avec l’alcool est profondément personnel et varie pour chacun. L’introspection, la prise de conscience et l’acceptation de chercher de l’aide sont des étapes fondamentales. Se libérer de l’emprise de l’alcool, ou apprendre à modérer sa consommation, ne signifie pas seulement éliminer un facteur toxique de sa vie. C’est aussi une opportunité de redécouvrir le plaisir dans les petites choses et de renouer avec soi-même et les autres de manière plus authentique.
N’oubliez jamais que le chemin vers un changement durable se décompose en petites étapes et demande beaucoup de patience et de compassion envers soi-même. Les dérapages ou les difficultés ne définissent pas votre parcours; elles en sont simplement une étape. Chaque effort compte, et chaque jour est une nouvelle chance de faire des choix meilleurs pour votre santé et votre bonheur.
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Partagez cet article avec quelqu’un qui pourrait en bénéficier. Parler ouvertement de nos luttes est essentiel pour briser le stigma autour de la consommation d’alcool et pour aider les autres à se sentir moins seuls dans leur parcours.