Comment arrêter l’alcool m’a permis de retrouver le plaisir

Comment arrêter l’alcool m’a permis de retrouver le plaisir

Et si arrêter l’alcool vous permettait de redécouvrir le plaisir des choses simples ?

C’est l’expérience vécue par André, 52 ans, lorsqu’il a arrêté l’alcool. André est cadre dans une entreprise de logistique. Pendant plus de vingt ans, il a mené une vie rythmée par le stress professionnel et les responsabilités familiales. Pour gérer la pression, il avait pris l’habitude de boire un verre ou deux chaque soir. Au fil des années, sa consommation d’alcool s’est intensifiée et s’est transformée en une routine incontournable pour se détendre après une journée chargée.

Autrefois rugbyman de haut niveau et plutôt de nature sociable, André s’était progressivement replié sur lui-même, délaissant ses passions et ses relations. Peu à peu, l’alcool est devenu son seul moment de plaisir. Chaque journée était une course vers ce moment du soir où il pouvait enfin lâcher prise. L’alcool était devenu son unique moyen de se faire du bien. Le seul refuge face à une vie qui lui semblait de plus en plus vide et terne.

À mesure que l’addiction à l’alcool s’installe, elle perturbe le système de récompense du cerveau, responsable de la motivation et du plaisir. Les plaisirs simples de la vie perdent leur attrait, entraînant une perte de motivation et un sentiment de vide. Mais il est possible d’inverser cette tendance.  Après 6 mois sans alcool, André parle d’un retour inattendu : celui du plaisir des choses simples. Cuisiner, marcher, rire, sentir. Comme si tout reprenait vie en lui.

Pour comprendre comment André en est arrivé là, il faut explorer les mécanismes cérébraux que l’alcool vient perturber.

Arrêter l’alcool, ce n’est pas seulement renoncer à un verre en fin de journée. C’est offrir à son corps et à son cerveau l’opportunité de se régénérer.  Les bienfaits de l’arrêt d’alcool sont nombreux et significatifs. Dès les premières semaines, on observe une amélioration sur l’ensemble du corps et du cerveau. 

On pense souvent que boire un verre aide à se détendre, à profiter, à relâcher la pression. Mais ce qu’on oublie, c’est que l’alcool agit directement sur la chimie de notre cerveau. Et pas toujours dans le bon sens. Derrière le petit shoot de plaisir qu’apporte un verre, il y a une mécanique bien plus complexe. L’alcool perturbe l’équilibre de notre cerveau, et notamment de la dopamine – le messager chimique lié au plaisir et à la motivation.

Le cerveau humain est doté d’un système sophistiqué appelé circuit de la récompense. Son rôle est de nous pousser à répéter ce qui est bon pour notre survie. Il va nous pousser à chercher à manger lorsque nous avons faim, à boire lorsque nous avons soif, à rechercher des interactions sociales, à créer, à explorer…

Ce circuit repose en grande partie sur la libération de dopamine, un neurotransmetteur. (Les neurotransmetteurs sont les messagers chimiques qui permettent aux neurones de communiquer entre eux.)

Lorsque nous accomplissons une action gratifiante, la dopamine naturelle est libérée dans des zones spécifiques du cerveau, renforçant ainsi l’envie de reproduire ce comportement.

Lorsque vous consommez de l’alcool, votre cerveau libère une quantité importante de dopamine. Cette libération procure une sensation de bien-être immédiate, incitant votre cerveau à rechercher la répétition de cette expérience agréable.

Mais voilà : cette libération est artificielle. Elle dépasse largement celle qu’on ressent en écoutant de la musique, en cuisinant un bon plat ou en riant avec quelqu’un qu’on aime. Et surtout, elle ne demande aucun effort. Pas de mise en action, pas de mise en lien. Juste un verre.

La dépendance à l’alcool perturbe la production naturelle de dopamine. Avec le temps, votre cerveau s’adapte au mode “dopamine express” que vous lui proposez. Il développe une forme d’addiction aux niveaux élevés de dopamine induits par l’alcool et devient moins sensible aux stimuli naturels. C’est ce qu’on appelle l’augmentation du seuil hédonique : vous avez besoin de plus en plus de stimulation pour éprouver du plaisir. Plus ce seuil s’élève, plus votre capacité à ressentir du plaisir sans la présence d’alcool diminue.

Des activités autrefois gratifiantes perdent leur intérêt sans la présence de l’alcool.

La dépendance à l’alcool ne se résume pas à une mauvaise habitude ou à un manque de volonté.

Quand le système de récompense est déréglé par une dépendance à l’alcool, c’est toute votre relation au plaisir qui se transforme. La dopamine, censée vous motiver à faire ce qui vous fait du bien, devient prisonnière du circuit de l’alcool. Votre cerveau finit par réclamer sa dose, non plus pour le plaisir… mais pour éviter le vide. Petit à petit, quelque chose se dérègle en vous.

  • Besoin compulsif :  Vous vous trouvez toutes les excuses du monde pour boire. L’alcool est devenu un automatisme dont vous n’arrivez pas à vous défaire.
  • Souffrance psychique : Vous ne faites plus rien de votre vie et vous vous sentez vide. Ce qui vous faisait vibrer autrefois n’a plus de saveur. Vous vous sentez tiraillé.e entre l’envie de boire et celle d’arrêter. Vous êtes terrifié.e à l’idée de ne plus consommer.
  • Perte de contrôle : Vous vous sentez constamment en guerre avec vous-même. Malgré toutes vos bonnes résolutions, vous ressentez une envie irrépressible de consommer.

La dépendance à l’alcool prend racine dans la chimie de votre cerveau. L’alcool modifie durablement votre système de récompense et déséquilibre les neurotransmetteurs impliqués dans le plaisir, la régulation émotionnelle et la prise de décision.

👉 Lorsqu’on comprend que la dépendance à l’alcool repose sur une perturbation réelle et profonde du fonctionnement cérébral, il devient évident que la seule volonté ne suffit pas.

Arrêter l’alcool nécessite une approche thérapeutique globale qui aide à restaurer l’équilibre neurochimique du cerveau, endommagé par la dépendance à l’alcool. C’est ce qui permet, petit à petit, de retrouver un mieux-être durable et de réapprendre à fonctionner sans béquille.

Le sevrage d’alcool est le passage obligé dans le processus de rétablissement de la dépendance à l’alcool. Il s’accompagne bien souvent de symptômes physiques et psychologiques qui sont en lien étroit avec le manque de dopamine.

Au-delà de la dopamine, d’autres neurotransmetteurs tels que le GABA, le glutamate et la sérotonine jouent également un rôle crucial dans la dépendance à l’alcool et le processus de sevrage.  Leurs déséquilibres peuvent entraîner divers symptômes comme une irritabilité accrue, des troubles du sommeil ou encore un sentiment de vide ou d’ennui

Arrêter l’alcool, c’est le début d’une vraie guérison, où le cerveau retrouve peu à peu l’accès à ses ressources. En se réparant, il redevient capable de produire naturellement ses hormones du bonheur — dopamine, sérotonine, endorphines, ocytocine — celles qui sont là pour soutenir la vie, renforcer notre résilience, et nous accompagner sur notre chemin d’évolution.

Il est essentiel de souligner que le sevrage alcoolique ne doit jamais être entrepris sans avis médical. Arrêter brusquement l’alcool, en particulier après une période prolongée de consommation excessive, peut entraîner des complications graves, voire mortelles. Parlez-en à votre médecin !

Imaginez un enfant découvrant le monde : ses yeux brillent devant une coccinelle, il rit en sautant dans une flaque d’eau, il s’émerveille du goût sucré d’un fruit mûr. Cette capacité à s’émerveiller des choses simples est innée chez chacun d’entre nous. Cependant, avec le temps et les habitudes, notamment la consommation régulière d’alcool, notre cerveau peut perdre cette sensibilité.

Arrêter l’alcool, c’est entamer un chemin de rééducation sensorielle. Au début, la vie peut sembler terne, comme si les couleurs avaient perdu de leur éclat. Votre cerveau s’est habitué à des pics artificiels de dopamine. Il doit réapprendre à apprécier les plaisirs simples et authentiques de la vie.

Petit à petit, l’effet de l’arrêt de l’alcool se fait sentir. Vous retrouvez votre capacité d’émerveillement. La curiosité reprend le dessus, les couleurs deviennent plus vives, les saveurs plus intenses, les moments partagés plus précieux.

5 façons de booster votre dopamine naturelle

Si vous arrêtez l’alcool, il est capital au début de compenser le manque de dopamine. Cela soutiendra votre démarche et vous aidera à garder votre cap.

👉👉👉Voici cinq solutions concrètes pour soutenir naturellement votre production de dopamine :

1️⃣ Pratiquez une activité physique régulière : L’exercice stimule la libération de dopamine, améliorant ainsi votre humeur et votre motivation.

2️⃣ Adoptez une alimentation riche en protéines : Les acides aminés présents dans les protéines sont des précurseurs de la dopamine. Intègrez des aliments tels que les œufs, les légumineuses, la viande, le poisson. 

3️⃣ Exposez-vous à la lumière naturelle : La lumière du soleil favorise la production de vitamine D, essentielle pour la synthèse de la dopamine. Passez du temps à l’extérieur chaque jour.

4️⃣ Engagez-vous dans des activités créatives : Peindre, écrire ou jouer d’un instrument peut augmenter les niveaux de dopamine en vous procurant un sentiment d’accomplissement.

5️⃣ Planifiez la réalisation d’un projet : Rien de tel pour se donner des petits shoots de dopamine que la réalisation d’un projet. Que ce soit un voyage, l’aménagement d’un jardin ou un changement de vie, chaque étape vers la réalisation d’un objectif vous procurera du plaisir et la libération de dopamine.

En intégrant ces activités dans votre quotidien, vous aidez votre corps et votre esprit à retrouver un équilibre naturel et sain.  Vous réapprenez à votre cerveau à apprécier les plaisirs simples et authentiques de la vie.

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